Hommage à ma Grand-mère ; talentueuse cuisinière .

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Cet été ma grand-mère paternelle d’Orange est morte . Elle était née le 3 octobre 1924 à Chateauneuf-du-Pape au milieu des vignes . Tandis que du côté maternel , nous naissions dans les oeufs en chocolat de nos aïeux , confiseurs lyonnais.
A la saison des foins , mon frère et moi passions 3 semaines à Orange chez nos grands-parents Roux .
Le jeudi , c’était jour de marché à Orange . Quand nous rencontrions des connaissances , ma grand-mère nous présentait comme les enfants de son fils Bernard . Il vivait dans la montagne près de Grenoble où il avait la lubie d’y élever des chèvres . Mais leur mère était institutrice . Ce qui semblait racheter à ses yeux son fils fantasque .
Durant ces 3 semaines , nous nous transformions en chasseur-cueilleur au côté de ma grand-mère qui cuisinait à merveille . Le marché pour le poisson et le fromage . Les melons chez les Leroy à Camaret , le thym dans les collines d’Uchaux, les asperges sauvages et le fenouil au bord du chemin du Marquis . Mais c’était aussi la découverte de la Provence ; le visage au vent par la fenêtre de sa 4L , défilaient pour nous des paysages de lavande , le Mont Ventoux , le pont d’Avignon et le Palais des Papes , Grignan et Madame de Sévigné . Et des nuits d’été à Valréas , Carpentras pour du théâtre ou de la danse .

Elle cuisinait les escargots (les petits gris), les petits oiseaux sur canapé , les oreillettes , les meilleures tomates farcies au monde , les pigeons élevés par notre grand-père . Béchamel et pommes de terre étaient bannies de cette cuisine provençale .
Elle rêvait d’ouvrir un restaurant ; mon frère et moi , ses uniques petits-enfants, avons accompli son rêve .
Elle nous a transmis un patrimoine culinaire et culturel , la gourmandise , des saveurs uniques et des odeurs inoubliables .Elle repose aujourd’hui au cimetière d’Orange sur la colline . Pas loin , au pied du grand mur, se trouve un vieux cyprès .